Les vieux métiers - Œuvres de Vinciane Renard (2014)
Fortifiée à la fin du 13e s., la cité était ceinturée par 1.400 mètres de remparts. La Porte Basse constituait l’une des deux entrées principales de la ville et le mur qui longe une partie du Boulevard du Nord suit le tracé de l’ancienne enceinte.
Lors des travaux de rénovation du boulevard (2013-2014), un morceau de l’ancienne muraille a été découvert et préservé. Avec la Tour de la Juniesse, il s’agit là du second vestige des fortifications. Les 3 espaces arrondis rappellent les tourelles moyenâgeuses et la passerelle symbolise l’ancien chemin de ronde. Les sculptures qui ornent les ‘tourelles’ évoquent quatre anciens métiers exercés jadis à Marche, chacun d’entre eux ayant par ailleurs donné son nom à une rue du centre-ville: Dentellières, Tanneurs, Ramoneurs
(Savoyards) et Brasseurs. Chacune de ces sculptures en bronze prend place sur un monolithe de pierre bleue placé au centre de chaque tourelle, monolithes sur lesquels sont apposés des éléments de sculpture figuratifs représentant des parties de corps (tête et mains) à la manière d’un ‘passe-muraille’. Chaque personnage se différencie des autres par sa posture, sa coiffe et ses outils (les fuseaux pour la dentellière ; la chope pour le brasseur ; le hérisson, symbole du ramoneur ; et la drayoire, couteau du tanneur servant à égaliser l’épaisseur du cuir). La réalisation de l’oeuvre, par la technique de la cire perdue, a été confiée à la fonderie d’art Métamagma.
La dentellière
Marche fut un centre dentellier très actif et réputé pour la qualité de ses pièces. En 1750, près de 500 femmes et filles font subsister leurs familles grâce à ce revenu. La dentelle de Marche, reconnue pour sa technique du ‘point clair’, va se vendre bien au-delà des frontières et
sera exportée jusqu’aux Etats-Unis. Un atelier de dentelles a subsisté à Marche jusqu’en 1940 et un espace est dédié à cet artisanat au Famenne & Art Museum. Des formations à la dentelle aux fuseaux sont toujours proposées par l’association ‘Dentelles de Marche’.
Le tanneur
La corporation des tanneurs était déjà très présente à Marche en 1500 et a été renforcée en 1583 par le règlement du Roi Philippe II leur octroyant des privilèges visant à contrôler le commerce des marchandises issues du cuir dans la cité. Les tanneries, implantées
dans l’ancien quartier ‘Clichefosse’, étaient alimentées en eau par l’étang d’En-Haut et la Marchette. Lors de fouilles réalisées dans le quartier dans les années 80, des vestiges de l’artisanat du cuir ont été exhumés.
Le brasseur
Au 16e s., avec les tanneries, les brasseries font partie des quelques bâtiments industriels établis en ‘Clichefosse’. Le métier de brasseur, existant à Marche dès 1366, a été réglementé en 1599 avec l’élaboration d’une charte octroyant des franchises aux artisans, puis
la création d’une corporation. Outre la Rue des Brasseurs, le bâtiment des Carmes, abritant actuellement le Centre de Support Télématique, est un autre témoin de ce passé brassicole, puisqu’il a été transformé en brasserie au19e s.
Le ramoneur
Jadis, les incendies étaient ravageurs du fait des anciennes constructions qui étaient faites de charpentes de bois et couvertes de chaume. L’entretien des cheminées était dès lors indispensable. D’ailleurs, en 1811, un règlement communal a imposé trois ramonages
des cheminées par an (janvier, mai et novembre). La Rue des Savoyards doit son nom aux ramoneurs, souvent originaires de Savoie, qui se déplaçaient de localité en localité.
‘Ma quête, m’émouvoir’. Voilà comment Vinciane RENARD résume son cheminement artistique. Cette Namuroise est agrégée de l’enseignement secondaire supérieur en Arts Plastiques. Elle enseigne depuis 26 ans au sein de l’établissement d’enseignement secondaire professionnel ‘Les Forges’ à Ciney. Parallèlement à l’enseignement, elle a toujours nourri sa passion en faisant des dessins et de la peinture. En 1997, elle a rejoint l’atelier familial de sculpture ‘Atelier d’Art Renard’ à Rochefort où elle a renoué avec ses premiers amours, la sculpture, et retrouvé le plaisir de la matière, la magie de la 3D… C’est ainsi qu’elle a découvert le travail de la pierre et réalisé sa 25 première commande pour la Ville de Rochefort: la statue ‘Anna la sonneuse’. Cependant, ne retrouvant pas dans la pierre la sensualité de la terre qui imprime la moindre empreinte - ce qu’elle affectionne tout particulièrement pour faire naître des corps -, elle choisit de faire mouler ses épreuves de terre pour les couler dans du bronze. Depuis 2005, Vinciane Renard a un atelier chez elle et a repris ses petits formats, des personnages à qui elle attribue des histoires...